Bâtir une culture de la confiance et du respect mutuels
Sa longue expérience a convaincu Ichak Adizes que le succès de tout système, que ce soit une organisation ou une collectivité,dépend essentiellement de son niveau de symbiose et de synergie. Or celles-ci se nourrissent de confiance et de respect.
Notre époque a un profond besoin de rebâtir une culture basée sur la confiance et le respect mutuels – une culture de la coopération et de la collaboration. Pour y parvenir, il faut apprendre à travailler avec le concept de synergie, où deux plus trois ne font pas cinq, mais six. Car lorsque des entités différentes interagissent entre elles, quelque chose de nouveau se développe par fécondation réciproque.
Valoriser les points de vue et les savoir-faire différents
Or cette nouvelle valeur n’aurait pas pu voir le jour sans la rencontre de points de vue ou de savoir-faire différents. Toutes les parties doivent donc se respecter mutuellement pour pouvoir engendrer une collaboration et un enrichissement basés sur la diversité.
Bien évidemment, cette interaction a besoin d’intérêts communs pour exister, pour créer une symbiose. Comment interagir de façon constructive si les divers intervenants n’ont plus les mêmes intérêts ou ne croient plus à la valeur de ce qu’ils créent? Les circonstances se modifient avec le temps, et il y a un risque que la communauté d’intérêts du début se perde en cours de route. Pour que la relation perdure, la confiance mutuelle est donc indispensable.
Savoir jouer de l’accord et du désaccord
Cependant la confiance et le respect mutuels ont des points d’appui antinomiques. Le respect mutuel implique de tolérer les désaccords résultants naturellement de la diversité des points de vue. Et pour établir une confiance mutuelle, il faut un consensus dans la durée. Comment résoudre ce dilemme?
Sur quel élément devrions-nous nous avant tout nous mettre d’accord?
Sur nos intérêts communs.
Et sur quoi pouvons-nous être en désaccord?
Sur ce qu’il faut faire et la façon de le faire dans le but de créer une situation bénéfique pour tous.
L’enjeu est donc d’aplanir les sources de conflits habituelles (les intérêts de chacun), et d’argumenter sur les points au sujet desquels on tombe généralement d’accord pour s’épargner les dissensions et l’amertume des disputes sur ce qu’il y a lieu de faire et par quels moyens.
Solidarité, symbiose et synergie
Plus largement, la confiance et le respect mutuels sont les fondements d’un véritable système socio-démocratique. Démocratique, dans le sens où chacun apprend des opinions différentes des uns et des autres. Social, parce qu’il apporte des avantages à tous, et pas seulement à une certaine partie de la société au détriment du reste.
Alors, comment devrions-nous croître en tant que société, entreprise ou famille?
En nous développant ensemble, de façon solidaire.
En tirant avantage de nos différences pour le bien de tous.
Voilà en quoi consiste la méthodologie Adizes.
C’est la raison pour laquelle je l’appelle le «système Symbergetic™»: symb pour symbiotique, c’est-à-dire les intérêts communs, et ergetic pour synergétique, qui signifie grandir.
Comment parvenir à ce résultat? Les bonnes intentions ne suffisent pas. Il existe un programme éprouvé et bien documenté. Il faut entre un et trois ans pour qu’une entreprise utilise pleinement ce système. Il a produit des résultats exceptionnels et une croissance durable extraordinaire.
Pour créer et développer une culture de confiance et de respect mutuels, il faut:
1) Des personnes qui apprécient les désaccords parce qu’elles en apprennent quelque chose, c’est-à-dire des personnes dont l’ego est flexible
2) Un processus de prises de décisions par une équipe rompue à la collaboration
3) Une structure d’entreprise qui favorise la diversité et non pas la similitude
4) Une vision et des valeurs communes unificatrices
Ce système a fait ses preuves dans des milliers d’entreprises de cinquante-deux pays, de la start-up aux plus grandes structures mondiales. Il atténue les divisions et augmente la libération d’énergie investie dans des conflits internes destructeurs – pour affecter celle-ci au marché extérieur en apportant des avantages concurrentiels.
Cette approche peut s’appliquer à tout système, qu’il s’agisse d’un pays, d’une entreprise, d’une famille ou d’un être humain.
Ce blog a été publié dans le Huffington Post, le 13 mars 2017. Publié ici avec l’autorisation de l’auteur.
http://www.ichakadizes.com/why-we-ned-mutual-trust-and-respect/